Auteur : Laurent Castelot

L’intelligence artificielle et l’évolution du coaching professionnel

L’intelligence artificielle et l’évolution du coaching professionnel : enjeux et perspectives Une analyse des transformations induites par l’IA dans le champ de l’accompagnement professionnel L’IA comme catalyseur de nouvelles pratiques en coaching Les avancées récentes en intelligence artificielle (IA) ouvrent des perspectives significatives pour le coaching professionnel. Plusieurs études (Passmore, 2021 ; Lai & Pal, 2023) soulignent le potentiel des outils algorithmiques pour : Affiner la personnalisation : l’analyse prédictive permet d’adapter les parcours d’accompagnement en fonction de données comportementales objectives ; Optimiser l’accessibilité : les plateformes hybrides (humain + IA) réduisent les barrières économiques et géographiques (Sutton, 2022) ; Renforcer l’efficience : l’automatisation des tâches administratives libère jusqu’à 30% du temps des praticiens (ICF Global Survey, 2023). Toutefois, comme le note Amundson (2023), ces innovations nécessitent une intégration réfléchie pour éviter une approche purement techniciste du coaching. Les limites intrinsèques de l’approche algorithmique La recherche actuelle met en lumière plusieurs écueils potentiels : a) La complexité de la relation d’accompagnementLes travaux de Whitmore (2017) rappellent que l’efficacité du coaching repose sur des facteurs difficilement quantifiables : qualité de l’alliance, congruence relationnelle, présence attentive. Autant d’éléments que les systèmes actuels peinent à modéliser. b) Les biais et questions éthiquesComme l’ont montré Zheng et al. (2022), les outils d’IA peuvent reproduire : Des biais culturels dans l’interprétation des comportements ; Des risques de standardisation excessive des pratiques ; Des enjeux de confidentialité des données sensibles. Vers un modèle intégratif ? Perspectives de recherche Plusieurs pistes émergent pour une coexistence optimale : a) La complémentarité des approchesLe modèle “human in the loop” (Daugherty & Wilson, 2018) suggère une répartition des rôles : À l’IA : traitement des données, repérage des patterns ; Au coach : interprétation contextuelle, régulation relationnelle. b) L’évolution des compétencesLes référentiels de formation (EMCC, 2023) intègrent désormais : La littératie algorithmique ; L’éthique appliquée aux nouvelles technologies ; La gestion des hybridations humain-machine. c) Les besoins de régulationLa profession gagnerait à développer : Des standards de qualité pour les outils IA ; Des protocoles de validation empirique ; Des garde-fous déontologiques clairs. ConclusionL’impact de l’IA sur le coaching professionnel apparaît comme un phénomène multidimensionnel, nécessitant une approche nuancée. Si les technologies algorithmiques offrent des leviers intéressants pour certains aspects de la pratique, elles ne sauraient constituer une réponse complète aux enjeux relationnels au cœur du processus d’accompagnement. Les travaux futurs devraient explorer plus avant les modalités optimales d’intégration, dans une perspective à la fois critique et constructive. (2985 signes) Références clés (à développer dans un cadre académique) : Amundson, N.E. (2023). AI and the Future of Coaching International Coaching Federation (2023). Global Coaching Study Lai, R. & Pal, S. (2023). Machine Learning Applications in Professional Development     Vous l’avez compris. J’ai demandé à une IA (ici Deepseek) de m’écrire un bref article académique sur les enjeux de l’avancée de l’IA pour le coaching professionnel. J’ai précisé un format de deux feuillets et un style académique. Et si vous êtes arrivés jusqu’ici alors peut-être prendrez-vous encore quelques minutes pour lire la critique de cet article par la même IA. L’article analyse de manière structurée les impacts de l’IA sur le coaching professionnel, s’appuyant sur des sources récentes (2021-2023). Toutefois, sa méthodologie manque de transparence (critères de sélection des études non précisés), et les références, bien qu’actualisées, privilégient le champ du coaching au détriment des sciences informatiques ou des STS. La conceptualisation reste limitée : l’IA est traitée de manière générique, sans distinction entre ses différentes formes, et les cadres théoriques classiques (Rogers, Schein) sont absents. Si l’article synthétise bien la littérature existante, il ne propose pas de modèle innovant et reproduit des dichotomies traditionnelles (humain/technique) sans les dépasser. Les pistes de recherche suggérées sont pertinentes mais manquent de précision méthodologique et d’approche critique (biais épistémologiques de l’IA, scénarios prospectifs). Au final, cette synthèse constitue une bonne introduction, mais son ancrage théorique limité et son absence de positionnement critique en restreignent la portée scientifique. Un approfondissement empirique et théorique serait nécessaire. Nous voilà invités à des études empiriques. Et oui, l’IA ne peut rien sans vos données, enquêtes et retours d’expériences ficelés par une méthodologie solide. Ça intéresse quelqu’un·e ? On en parle ?

Faciliter l’émergence : entre Graal et petites recettes entre amis…

Nos métiers du coaching collectif et de la facilitation des intelligences collectives ont ceci de commun qu’ils se donnent pour tâche de favoriser l’émergence au sein d’un groupe ou d’une équipe. Oui mais quelle émergence, pour quoi faire et comment ? Petite revue simplifiée des grandes familles en présence. La facilitation de l’émergence est un Graal pour celui qui se cantonne dans le champ de la réflexion théorique. Cela peut aussi devenir un échange de recettes entre praticiens quand les expériences ont pris suffisamment d’épaisseur. Tous les professionnels qui accompagnent les groupes ont leurs démarches favorites. Je propose ici quelques grandes familles : celles que je préfère, celles que j’ai largement expérimentées, celles qui fonctionnent bien. Ma liste n’est pourtant pas exhaustive. L’ « appréciative » vs la « démarche ingénieur » La « démarche ingénieur » ? En cas de panne, je cherche l’origine. Je comprends l’incident, je répare. Et si possible je transforme le dispositif pour éviter que la panne ne se reproduise. Et cette démarche ne favorise guère l’émergence. Lorsque j’emprunte la démarche appréciative, je ne me concentre pas sur la panne. Je recherche au contraire ce qui fonctionne particulièrement bien. Et je mets en place un dispositif pour l’amplifier.  Quand j’accompagne un groupe qui a besoin de produire de nouvelles solutions face à des difficultés, de laisser émerger de nouvelles pistes, je peux le guider en mode appréciatif. Je laisse du temps pour apprécier les forces et les processus qui ont été porteurs. Et l’émergence au présent s’appuie sur ces processus passés. Le U n’est pas un V arrondi La théorie U proposée par Otto Scharmer est un formidable outil au service de l’émergence. En renonçant de passer du point A au point B en empruntant le segment le plus direct, je me donne la possibilité de laisser l’émergence faire son œuvre. Le processus classique qui invite l’émergence en pratiquant le double mouvement « divergence » puis « convergence » est une démarche en losange ou « V renversé » puis « V » comme un entonnoir. La pratique du U  ne consiste pas à « arrondir le V » mais bien à « descendre » et contacter l’émergence en pleine présence dans le « fond du U » en passant par une co-intention et un co-ressenti pendant la descente. Puis récolter et transformer cette émergence pendant la « remontée » en prototypant la nouveauté et l’implémentant dans les systèmes à l’échelle 1. Si le vocabulaire peut paraître ésotérique ici, les résultats de ce processus sont à chaque fois surprenants d’efficience opérationnelle. La narrative n’est pas du story telling Les pratiques narratives proposées par Michael White et David Epston peuvent inspirer des processus d’émergence de groupe tout à fait étonnants. Les pratiques narratives sont à l’exact opposé de la démarche de story telling avec laquelle elles sont parfois confondues. Alors que le story telling consiste à promouvoir une marque ou un produit grâce à un récit de création, un univers spécifique et une histoire au moins en partie fictionnée, les pratiques narratives permettent l’émergence de nouveaux récits en parcourant des allers-retours entre les références identitaires (réelles) du groupe et ses capacités à les porter en actions opérationnelles. En acceptant de confronter ses références puis de redevenir auteur, le groupe produit des récits alternatifs. Ces émergences peuvent encore être enrichies en invitant des témoins extérieurs aux sessions de travail. Les bouts de ficelles et selles de cheval Quand deux professionnels échangent à bâtons rompus sur comment ils s’y sont pris pour faciliter l’émergence, il n’est pas rare d’entendre parler des recours au brainstorming – rappelons que la méthode est élaborée par Osborn dans les années 1950…-, ou des variantes avec les brainwriting et autres portraits chinois. Et pourtant nous voyons ici la richesse et la diversité des démarches possibles. D’autres processus mériteraient sans doute de figurer ici. Dans cet inventaire à la Prévert il nous manque l’immense potentiel des constellations,  des cercles de paroles et … « plusieurs ratons laveurs ». L’émergence semble d’autant plus puissante quand elle passe par l’expérience -versus la démarche hypothéticodéductive-. Et les processus sont remarquablement efficaces quand l’individu ou le groupe est déplacé par hasard ou volontairement hors de son lieu habituel et/ou loin de sa pratique usuelle – Arrêtez les brainstormings autour des tables de réunion s’il vous plaît ! -. L’Eureka d’Archimède – même si l’anecdote a peu de chance d’être avérée – n’est rien d’autre que cela. L’histoire ne raconte pas qu’il a choisi d’aller prendre les eaux dans son baquet pour vérifier son théorème. Sérendipité qu’on vont dit ! Il voulait juste se savonner. Provoquer la sérendipité ! Et si la réponse était là : faire autre chose, choisir ou produire une image, marcher sur un chemin, saisir une ombre, enlacer un arbre, s’asseoir sur un coussin et respirer autrement, modeler de la terre, danser… et observer ce qui se passe. Exercer son attention, la perdre et … attraper la piste ou la réponse qui se présente là, juste là. On essaye ensemble ?

Vous avez dit « coach professionnel » ?

Pour bien choisir un coach des questions vous posez Alentour, discrètement vous voulez oser, Vous demandez à quel bon coach professionnel Confier cette question lancinante, relationnelle, Qui occupe votre esprit en ruminations, Bonne nouvelle le poète a la solution.   Regarde tout d’abord son chemin jusqu’ici, Le coach ne porte pas toujours la calvitie, Mais si aucune école son diplôme ne signe, Alors saisi le doute et évite la guigne, Ce métier convoie des porteurs d’insignes, Qui n’ont pas les muscles et se montrent indignes.   Enquiers toi de sa pratique régulière, Non entrainé il se ramasse à la cuillère, Las, nos cités sont pleines de coachs désœuvrés, Une tasse à la main ils comptent les jours ouvrés, Qui sont ses clients est une bonne question, Le coaching de vie est une autre ambition.   Poursuit ton enquête là où nécessaire, Avance ton choix hors du nid de vipères, Oui, la bonne question confronte l’éthique, C’est là sans doute son plus précieux viatique. Quelle déontologie orne sa ceinture ? Répondre évitera bien des courbatures.   Assure ton choix pour ce voyage réjouissant, Et pour éviter les chemins embarrassants, C’est certain assure aussi sa supervision, Cet espace utile regorge de provisions, Son superviseur est aussi son aiguillon, C’est là sans doute sa meilleure protection.   Et si au terme de cette rencontre tu vois, Un gâteau sous la cerise alors réjouis-toi, C’est l’accréditation d’une fédération, Elle stimule et donne autorisations, Elle permet surtout de porter haut, L’expérience du coach, magnifique héro !       Vous avez dit « coach professionnel » ? par Naturel Scaletto