Dans mon carquois de formatrice

Dans mon carquois de formatrice

la facilitation a sa place

Le formateur est un archer.

Ses cibles sont multiples, complexes, en mouvement. Ses cibles, ce sont les objectifs de formation : compétences à développer par les stagiaires. Stagiaires avec chacun son histoire, son mode d’apprentissage préféré, ses attentes opérationnelles.

Pour atteindre ses objectifs, l’archer vise droit et juste. Il choisit la corde adaptée, pourvu qu’il ait plusieurs cordes à son arc. Accueillir. Créer le groupe. Clarifier une notion. Simplifier une question complexe. Questionner. Donner du sens. Illustrer un contenu. Susciter l’émotion, l’engagement. Valider les apprentissages. Etc.

Passionnant. Épuisant. Énergisant.

Depuis que je suis formée à la facilitation des dynamiques collectives j’ai une nouvelle corde à mon arc de formatrice. Je vous la partage. Ça vous dit ?

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Je vous propose ici de pointer des séquences pédagogiques qui gagnent à être animées avec des méthodes pédagogiques ludiques et variées ; et de les rapprocher d’outils et postures courantes en facilitation.

 

1/ DES OUTILS ET TECHNIQUES DE FACILITATION… ET DE PÉDAGOGIE

Le formateur est expert de son contenu ET de l’apprentissage ET de la gestion d’un collectif d’apprenants. Si ces deux premiers volets sont évidents pour un formateur averti, le troisième est toujours délicat : il s’agit de gérer la complexité. C’est ma part préférée, celle qui fait que chaque formation est une nouvelle aventure. Ici certaines techniques et outils de facilitation des dynamiques collectives sont utiles pour servir l’intention du formateur. Trois exemples :

? Lors de la PRÉPARATION de chaque séquence pédagogique, j’identifie l’objectif : transmettre telle compétence. L’objectif du formateur est clair, mais quelle est son intention ? Qu’est-ce que les stagiaires vont VIVRE qui fera que la mayonnaise va prendre ? La facilitation telle que nous l’enseignons invite à concevoir nos séquences au regard à la fois de l’objectif ET de l’intention. Celle-ci est conceptuelle, par exemple l’autonomie, la prise en charge, l’engagement, la confiance, l’authenticité, etc.

? Certaines séquences pédagogiques méritent que je me questionne sur mon #intention de formateur.

? Lors de la PRÉSENTATION de chacun en début de formation, la formatrice que je suis a pour intention de créer le groupe, de générer de la confiance. Pendant cette première séquence je donne le ton de la formation ! Les techniques et outils de facilitation permettent qu’un tour de table ne soit pas un simple tour de table : en posant LA bonne question au groupe, en lui permettant de se prendre en charge en se distribuant la parole de manière autonome, ou encore en investissant l’espace physique de la pièce, en se postant en cercle par exemple, tous à égalité avec le formateur, renforce la confiance et l’écoute active. Ou encore en s’appuyant sur du photolangage les stagiaires parlent d’eux de manière décalée.

? Animer avec un outil de facilitation de la dynamique collective permet que la parole soit rythmée, originale et que chacun trouve rapidement sa place et s’engage. #photolangage #baton de parole #cercle.

? Lors d’une RÉFLEXION où l’apprenant prend conscience de ses propres ressources, ou de ce qu’il lui reste à apprendre, ou encore anticipe ou se projette : le formateur a pour intention que l’apprenant prenne de la hauteur. Pas simple pour tous ! Une modalité pédagogique adaptée peut aider. Par exemple dessiner et raconter une métaphore et la filer durant toute la séquence incitent à être imaginatif ; alterner les temps individuels et en groupes de tailles variées contribue à la créativité.

? Ces techniques de facilitation aident à ce que chacun ose l’introspection #métaphore #temps de réflexion individuelle.

 

Ce type d’animation du collectif a également pour vertu de varier le rythme et de faire bouger, par rapport à d’autres séquences davantage axées sur le contenu. Et donc à capter l’attention des apprenants, à préserver leur énergie.

Si vous utilisez déjà ces outils pédagogiques : partagez votre témoignage !

Et si vous vous dites : « ok et comment animer ce type de séquence ? » –> surfer sur notre site, vous chauffez ?

Après avoir cité quelques outils et techniques de facilitation efficaces en pédagogie, passons à la posture.

 

2/ UNE POSTURE BASSE… AU SERVICE DE L’ENGAGEMENT ET DE L’AUTONOMIE

Pour certaines séquences pédagogiques, Le formateur gagne à adopter une posture basse : tenir le cadre et rester neutre sur le fond. Tout en restant l’expert. Il sert alors l’engagement et l’autonomie des apprenants. Trois exemples :

? Lors d’un RAPPEL DE CONTENU, je cherche à ce que les connaissances soient validées et ancrées. En facilitant un atelier en intelligence collective, c’est le groupe qui coconstruit le contenu, sous mon contrôle. Les apprenants font appel à leurs mémoires pour rapatrier collectivement les données en affinant leur compréhension. ? #alternance de postures basse et haute.

? Lors d’un jeu de rôle, d’un cas pratique, ou toute autre EXPERIENCE, mon intention est que les apprenants s’entraînent et se remettent en question en temps réel pour adopter de bons réflexes. Je peux alors, si le groupe est prêt, lui transmettre le cadre et les consignes de l’exercice ; et dans ce cadre faire confiance aux stagiaires pour s’évaluer entre eux, compétence utile dans une démarche de progression à long terme. Aussi ils se prennent en charge, je suis en appui pour corriger et affiner les propos du groupe. ? #alternance de postures basse et haute

? Lors des QUESTIONS et interactions, en tant que formateur je peux renvoyer la question d’un apprenant au groupe, leur permettant d’y répondre afin de valider leur compréhension. Cela me permet aussi d’évaluer l’avancement du groupe. ? # alternance de postures basse et haute #questionnement

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Cette posture basse n’est pas simple à adopter pour un formateur expert, même occasionnellement, lorsqu’il déroule, au galop et grisé, son déroulé pédagogique.

En tant que formateur, lorsqu’un stagiaire est en difficulté, avez-vous l’élan de « le sauver » ? Moi oui. Lorsqu’un stagiaire vous questionne, savourez-vous votre propre flèche experte ? Moi oui !

 

Je vous livre les prises de conscience qui m’invitent à me retenir de sauver à court terme (pour qu’ils se sauvent à long terme ?), à savourer non pas ma flèche « à leur dire » mais ma flèche « à leur faire chercher et trouver ». Savoureux !

Parmi mes prises de consciences, donc :

  • je ne suis pas la seule experte dans la pièce : chacun des stagiaires est sachant de son contexte (là vous reconnaissez la coach en moi),
  • en faisant réfléchir les stagiaires ils conservent davantage les apprentissages que s’ils leur sont livrés sur un plateau (même s’il est concocté aux ptits oignons),
  • c’est un mixte de conceptuel, de théorique, de pratique et d’expérience, avec émotion, effort, nouveauté, que la mémoire ancre et retient ?
  • à plusieurs on est plus intelligents. Et oui.

En conclusion : les outils et posture de facilitation de la dynamique collective sont une corde de plus à mon arc de formatrice et facilitent la gestion du collectif, complexe.

Sûrement aussi que ma posture de coach aiguise ma conscience de formatrice… peut-être l’objet d’un prochain article ?

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Rédigé par Audrey de Fornel
Formatrice, Facilitatrice et coach certifiée depuis 2020, j'accompagne les individus et les équipes dans leurs transitions professionnelles. J'utilise les dynamiques collectives pour allier l'humain à la performance. Je pilote hommes et missions depuis 15 ans dans des univers variés : en TPE, PME, grand groupe et association, en tant que responsable communication, référente départementale, responsable pédagogique, coordinatrice de club RH dédié à la stratégie et à l'innovation, responsable grands comptes, responsable projets digitaux. Les valeurs qui m'animent et que je fais vivre dans mes accompagnements sont : la liberté, la joie, l'excellence et l'audace. Mon niveau de contribution au blog : ⛵